SAINTE-ANNE-DES-MONTS, Canada – Quand je parle de maquereau gaspésien, je ne parle pas de Kevin Parent déguisé en proxénète. Je parle de poisson pêché dans le fleuve et grillé sur un feu de bois. (C’est d’ailleurs ce même poisson qui est fortement suggéré par David Suzuki comme étant un choix écologiquement responsable.)
C’est ce que j’ai eu l’occasion de déguster, un soir de fête, au Sea Shack, près de Sainte-Anne-des-Monts.
Après quelques heures à rencontrer des gens et à boire de la bière dans l’atmosphère singulière de cette auberge de jeunesse qui n’en est pas une, un inconnu (ils étaient pratiquement tous inconnus, ce soir-là) a offert, à tous ceux regroupés autour d’un feu de camp sur la grève, les fruits de sa pêche de l’après-midi. Des dizaines de maquereaux gaspésiens frais, qu’il avait pêchés avec sa femme, en canot, sur le fleuve Saint-Laurent, étaient étalés devant nous, parés et prêts à cuire.
Ce même homme nous a créé un fumoir de fortune qui a fait le régal du groupe de soûlons qui a eu le bonheur de se trouver autour du feu.
Maquereau gaspésien: la vraie saveur de la région
Assaisonné seulement avec de l’eau de mer et cuit sur un feu de bois de provenance inconnue… c’était absolument délicieux.
Voyager, c’est s’obliger à sortir de sa zone de confort et à rencontrer des gens. Lorsqu’on se trouve dans un endroit qui nous n’est pas familier, il devient impératif de s’ouvrir à des personnes qui ne se mettraient jamais en travers de notre chemin dans d’autres situations.
À la maison, on fait notre petite affaire. Se déplacer, d’un endroit à l’autre, se fait de manière routinière et ne nous laisse que très peu de chances de rencontrer de nouvelles personnes. Aussi, lorsqu’on se retrouve dans un restaurant ou dans un bar, c’est invariablement avec des gens qu’on connaît déjà.
Au Sea Shack, j’ai rencontré toutes sortes de personnes. Et j’ai rencontré une moitié de gens que j’ai appréciés, qui m’ont impressionné, qui m’ont fait écarquiller les yeux, qui m’ont fait rire, m’exclamer, et qui m’ont permis d’apprécier la vie telle qu’elle est. Et l’autre moitié, j’aurais préféré ne jamais rencontrer.
Cet homme, cet inconnu, avec sa femme, son enfant et son chien, qui nous a offert son maquereau gaspésien, qui a agencé quelques planches près d’un feu de camp et qui a partagé ce qu’il avait avec tous ceux qui l’entouraient, m’a donné envie de ne jamais rentrer à la maison.
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