Je dois vous faire une confidence: j’ai dû mettre les pieds dans au moins la moitié des bars de la ville. Je connais bien la scène, et je sais où aller à Montréal. Mais j’ai tout de même un point faible: je n’aime pas les clubs.
Je ne m’y connais aucunement en tout ce qui est glamour, plancher de danse, bottle service et cordes de velours rouges à l’entrée.
Alors lorsqu’on m’a invité à tester par moi-même le tout nouveau supperclub du Quartier international, Bord’Elle, j’appréhendais. Vais-je me retrouver à jouer du coude avec des kids du West Island pour me rendre au bar et commander une Bud Light à 14 $ la bouteille? Est-ce que le doorman va hésiter à me laisser rentrer parce que je n’ai pas de femmes avec moi? Est-ce que je vais devoir crier pour me faire comprendre par-dessus les puts-puts-puts au volume violent qui envahissent chaque racoin de la pièce? Non. Pas du tout. Pas au Bord’Elle.
BORD’ELLE: UNE SOIRÉE QUI ÉVOLUE
En fait, Bord’Elle est clairement un supperclub – le patron, John Edward Gumbley, parle de «boutique bar» – et l’espace s’adapte aux humeurs des gens qui y sont.
En début de soirée, la foule des tours à bureaux avoisinantes s’y rend pour un 5 à 7 et quelques bouchées, ou même un repas complet. On m’a servi un petit amuse-gueule de tataki de bœuf qui était étonnamment bon!
Puis, l’endroit prend un virage vers les cocktails. Le bar-chef Manny Vides – entre autres partenaire au Mile, dans le Dix30 – a créé la carte de mixologie. On y sert plusieurs classiques, évidemment, mais il y a une belle section de cocktails créés pour le bar, qui tourne entièrement autour du gin et des bulles. Certaines offres sont créées pour les dames – «assez fort pour l’homme, mais conçu pour la femme», de dire M. Vides – et l’entièreté des cocktails du Bord’Elle joue dans la fraîcheur, le sucre et l’amertume.
J’ai eu la chance d’en tester quelques-uns. «Pour Elle» est un gin et tonic aux fraises. «Pour Lui» est plus amer, avec de la sauge et du citron. «Mademois’Elle» utilise une purée d’orange sanguine, et est tout en douceur.
Finalement, plus l’heure avance, plus le volume de la musique monte. Je serais bien curieux de voir comment les soirées s’y terminent…
Bord’Elle: un décor inspiré des années «prohibition»
Ce qui marque le plus l’imaginaire au Bord’Elle, c’est le décor. Tout est de noir et d’or, le très haut plafond soulage au moins une partie de l’impression de claustrophobie lorsque la foule se fait dense, et les deux mezzanines aux extrémités donnent une superbe vue d’ensemble sur tout ce qui s’y déroule.
«C’est effectivement un décor «Prohibition», explique M. Gumbley, mais ce n’est clairement pas un speakeasy. Je voulais rendre le concept suivant: les gens qui avaient de l’argent, au temps de la prohibition, n’avaient probablement pas à se cacher pour boire de l’alcool!»
Aussi, il y a un élément de divertissement qui est propre à l’endroit. Lors de mon passage, il y avait un groupe de jazz qui offrait des chansons des années 20; le Père Noël a fait une apparition et a pris des photos avec certains clients sur ses genoux; j’y ai même aperçu des échassiers! «Les gens savent qu’on peut aller dans un bar, s’installer, prendre un verre et jaser avec ses amis. J’essaie d’y ajouter quelque chose, d’enjoliver la journée des gens, de faire plus que simplement offrir des chaises et de l’alcool», explique le patron.
Bord’Elle: Conclusion
On me demande souvent où sont les bons bars dans le Quartier international. Ma réponse est toujours la même: la microbrasserie les Sœurs grises. Que voulez-vous: je sais ce que j’aime! Mais Derrière le bar n’est pas une chronique unidimensionnelle. Je vous offre de tout et pour tous, quitte à sortir de ma zone de confort!
Bord’Elle, 390 Rue Saint-Jacques, Montréal, QC H2Y 1S1
À LIRE AUSSI : MADE WITH LOVE: IMMENSE ÉVÉNEMENT COCKTAILS À MONTRÉAL LE 12 DÉCEMBRE