Dans cette série d’articles, Cédric Lizotte visite certains des meilleurs restaurants d’Europe. De la France à la Suisse en passant par la République tchèque, voici les bonnes adresses pour goûter les délices de certains des meilleurs chefs de la planète. Suivez-le grâce au mot-clic #CedricEnEurope.
ZURICH, Suisse – Le quai de la Limmat, au centre-ville de Zurich, est un arrêt obligatoire pour tout touriste, au même titre que ses nombreuses églises et musées en plus des berges du lac Zurich.
Et le côté italien de la Suisse – la ville de Lugano, entre autres – n’est pas le plus visité par les touristes, toujours pressés de voir le maximum de l’Europe en un minimum de temps.
Alors pourquoi ne pas combiner les deux?
Le restaurant Bianchi, sur les berges de la rivière Limmat, offre des poissons et fruits de mer servis à la manière classique italienne. Huitres, poissons, truffes, pâtes. Attention, belle coutellerie – argenterie Sambonet – courbettes, vins de haute gamme!
Évidemment, puisqu’il s’agit d’un coin touristique, au centre-ville, que les produits et le service sont de qualité irréprochable et qu’on parle de Zurich, la ville la plus dispendieuse de la planète, les prix chez Bianchi ne sont pas exactement abordables. Mais quand on veut se faire plaisir, parfois, il faut y mettre le prix…
Bianchi: le repas
Le repas s’ouvre avec un verre de Roero Arneis 2014 par Bruno Giacosa (Arneis). Ce blanc italien est très fruité et léger.
Mon serveur, Armando, m’accueille en allemand. Je lui explique que mon allemand est un peu rouillé. Il me demande, en anglais, quelle est ma langue préférée. Le français, lui dis-je. Il fait donc mon service en un français exemplaire à partir de ce moment. Il se retourne et sert le couple à ma droite en italien. C’est un peu ça, la Suisse…
Le gérant, Roberto Pascucci, m’explique que le restaurant a de l’histoire. Bianchi s’agit en fait, à la base, d’une épicerie fine, ouverte par un immigrant italien, Giuseppe Bianchi, en 1881. « Aussi, nous faisons toutes nos pâtes sur place, explique-t-il, fraîches, à l’exception des spaghettis et penne, qui sont de la marque Barilla. » Ah bon?
Mon entrée est rapidement servie. Il s’agit d’un carpaccio de homard. Il s’agit d’une roulade de viande de queue coupée fine et servie crue. Il y en a juste assez pour deux bouchées. Malheureusement, lorsque l’assiette m’est servie, la viande est encore partiellement gelée. Dommage.
Puis, le premier plat m’est servi. Souvenez-vous, il s’agit d’un repas italien, donc en plus de l’entrée, il y a un plat de pâtes, puis une protéine, pour se terminer avec un dessert.
J’ai l’honneur de manger un plat de pâtes fraîches aux truffes blanches.
Un serveur s’approche de ma table, dépose l’assiette de pâtes devant moi. Il porte un gant blanc. Il transporte une cloche. Sous celle-ci se trouve une truffe blanche. Et à l’aide d’un rasoir à truffes, dépose plusieurs tranches sur les pâtes.
Les pâtes sont très douces sous la dent, le plat en général est subtil; puisqu’il ne s’agit pas de tranches de truffes noires, l’arôme de truffe est plus évident que son goût. Et le vin va si bien avec ce merveilleux plat… Un vrai délice.
Pendant que je déguste mes pâtes aux truffes, Armando, le serveur, s’approche de sa station avec un grand plateau. Sur celui-ci, un poisson en croûte de sel. Et comme tout bon serveur classique, Armando se met au travail, défait, en salle, le poisson en croûte, puis le découpe, lui retire ses arêtes et le sert, puis le présente à une table voisine. C’est si dommage que ça ne se fasse plus dans la majorité des restaurants…
Puis, un plat de poisson. Et avec le poisson, un verre de rouge: Antenata 2010 par Bindella. M. Pascucci m’explique qu’il s’agit, littéralement, du vin maison: « Il s’agit d’un vin 100% merlot, créé par la même compagnie qui est propriétaire du restaurant. »
Le plat est très simple: médaillon de lotte rôti au four, accompagnés de tomates séchées. Le médaillon se mange comme un steak! Une petite croûte rôtie s’est formée sur le dessus du poisson et donne une texture presque croustillante à la chair blanche de la lotte. Aussi, chez Bianchi, ils n’hésitent pas à assaisonner le poisson. Est-ce trop? Ça dépend des goûts…
Le vin, quant à lui, est très bon, mais ne va pas du tout avec un poisson à chair blanche qui a des arômes si délicats.
Finalement, un dessert et son accompagnement: Dolce Sinfonia di Vallocaia 2008 par Bindella (malvasia, trebbiano) avec un hyper-classique, le tiramisu.
C’est lorsqu’on mange un bon tiramisu qu’on sait vraiment à quel point tous les autres qu’on a mangés dans le passé étaient mauvais. Le tiramisu du restaurant Bianchi à Zurich est excellent. Et, à ma surprise, le vin va très bien avec tant de sucré!
Un espresso, et hop, une grande marche jusqu’aux berges du lac!
Bianchi
Limmatquai 82, 8001 Zurich, Suisse
+41 44 262 98 44