Celui-ci est servi avec deux vins (ah bon?) rouge et blanc (quoi?):
– Toro, Pintia Cosecha 2006 (Tempranillo)
– Kanzemer Alternberg, von Othegraven, Auslese, Mosel 1975 (Riesling)
Non, ce n’est pas une blague. C’est vraiment un blanc de 1975.
Alors là, je suis absolument perdu, confus, hors de moi, pris d’assaut, prêt à me révolter, dans tous mes états, sur le bord des larmes, abasourdi.
Sur la table, on retrouve des baguettes, une cuiller et un couteau.
Le morceau de viande est trop gros pour faire une seule bouchée (lorsqu’on mange avec des baguettes…), mais trop petit pour être découpé adéquatement à l’aide d’un couteau à beurre.
Le canard est parfaitement cuit, goûte le cinq-épices, comme il se doit. Le minuscule morceau de mousse de foie gras est à peine discernable sur la langue tellement il est délicat. Et le bouillon explose en bouche.
Le rouge est plutôt neutre, sucré, astringent.
Le blanc (DE 1975!!!) est liquoreux, doux, et se laisse boire sans se faire remarquer.
Mais ces goûts ne se mélangent pas. Premièrement il est impossible de tout mélanger en bouche – deux vins, trois plats, dans une même cuiller? – et puis certains goûts dominent les autres. Le rouge ne va pas avec le foie gras, le blanc ne va pas avec la viande.
Comprenez-moi bien: il s’agit d’un plat qui mitraille les papilles, qui est délicieux, délicat, merveilleux, indescriptible.
Mais je n’ai que des points d’interrogation dans la bouche.
Tim Raue: ce n’est pas tout
Puis, finalement, le dessert arrive. De longues tranches minces de mangue jaune – peau incluse – sont élégamment déposées entre quenelles de sorbet et de crème glacée avec un coulis suret.
Un deuxième dessert? D’accord. Un litchi est vidé, mélangé à d’autres aromates – j’ai oublié, je ne me souvenais qu’à peine de mon nom, à ce point-ci – transformé et sorbet, puis remis dans sa coquille.
Où suis-je?
Restaurant Tim Raue
Rudi-Dutschke-Straße 26, 10969 Berlin, Allemagne
+49 30 25937930




