Le problème du whisky canadien, c’est peut-être la réputation du Canadian Club. Celle-ci traîne comme un boulet au pied de tout le distillat au pays.
Aux États-Unis – en particulier à Chicago, mais probablement ailleurs – le drink de choix des college kids et des gens un peu moins fortunés, c’est le «7&7». Deux onces de Canadian Club et du 7UP. Et c’est très mauvais.
Ça s’appelle comme ça parce que le whisky canadien est vieilli en barils pour un minimum de sept ans. (7 pour «sept ans» et 7 pour «7UP».)
Mais le whisky canadien est un produit unique au monde qui a le mérite de prendre le meilleur du pays et de le mettre dans une bouteille. Oui, au Canada, on «boit local» depuis très longtemps. Ç’a beau être une mode, c’est aussi rempli de bon sens.
Au début de la série «Man Men», la secrétaire Peggy, qui est en formation, prend des notes au sujet de Don Draper. «M. Draper boit du rye», dit Joan. «C’est Canadien, ça, non?», de demander Peggy. «Tu es mieux de le découvrir rapidement», répond Joan. Finalement, M. Draper aime le Canadian Club.
Est-ce que le «rye», c’est Canadien? Non, pas exclusivement.
«On associe le whisky canadien au « rye » à cause du haut taux de seigle que l’on y retrouve habituellement. Le seigle lui donne ce côté épicé et savoureux», explique Sam Dalcourt, partenaire à l’École du Bar de Montréal et ambassadeur pour Invasion Cocktail.
Alors pourquoi est-ce qu’ici, au Québec, on a si longtemps laissé de côté le whisky canadien au profit des whiskys écossais ou irlandais? N’y a-t-il que la réputation qui est en jeu? C’est ce que je crois.
Whisky canadien: Un peu d’histoire
L’histoire du whisky canadien est lié à l’immigration. «Les acteurs importants dans la fondation du whisky canadien furent Molson, Worts, Corby, Seagrams et Gooderham, tous des Anglais», explique M. Dalcourt.
Cet article fait partie d’un dossier sur le whiskey sur C&C.
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C’est aussi un autre groupe d’immigrants qui a donné au whisky canadien son goût distinctif. «L’arrivée du seigle au Canada par les immigrants hollandais et allemands a aussi changé notre façon de produire du whisky», ajoute l’expert.
Puis, la prohibition. C’est vraiment un moment qui a galvanisé la réputation de l’alcool canadien dans tous les esprits, et le whisky en fait partie.
«Durant la prohibition américaine (1919-1933), le whisky canadien représentait 10% des boissons alcoolisées vendues aux États-Unis.»
Whisky canadien: Quelques suggestions
Personnellement, j’ai toujours eu un peu de difficulté avec les whiskys canadiens. Ce qui m’a fait changer d’idée, c’est un petit nouveau sur le marché: le «Lot No. 40 Single Copper Pot Still». C’est un «rye», aussi suggéré par M. Dalcourt. C’est un whisky ontarien épicé et sucré – un peu de tout dans un même verre!
Deux autres suggestions de la part de notre expert:
– «Forty Creek Barrel select»
– «Crown Royal Northern Harvest Rye»