Singapour, c’est une cité-état où tout est parfait.
Il est difficile de trouver un seul défaut à cette métropole. Il s’agit d’un endroit parfaitement propre, où le crime est pratiquement inexistant, où plusieurs communautés – Malayenne, Indienne, Chinoise – se côtoient dans la paix, où l’économie est grandissante et où une grande quantité de gens d’un peu partout dans le monde vont pour travailler.
À Singapour, la propreté est sans failles. Les autorités gouvernementales ont déménagé les kiosques de bouffe de rue, omniprésents ailleurs en Asie du Sud-Est, dans des buildings, souvent à deux étages et à aire ouverte, où les clients comme les restaurateurs ont accès à l’eau courante, à des toilettes – avec un siège, propres, équipées de papier et de savon, rares dans ce coin du monde – et où les déchets sont gérés par une équipe sanitaire.
Une plage, entre l’aéroport et le centre-ville, a été aménagée, est nettoyée constamment, et des quantités de sable ont été importées pour rendre cet endroit plus agréable. Et puisque l’eau y est trop polluée, d’immenses enseignes suggèrent (fortement) aux gens de ne pas se baigner.
Singapour est une cité sans dope : dans l’avion, on avertit les voyageurs, avant que l’avion n’atterrisse, que les gens qui tentent d’importer de la drogue sont sujets à la peine de mort, rien de moins.
Et la bouffe est plutôt variée : le spectre culinaire indien est représenté dans LittleIndia. Idem pour les délices gastronomiques chinois, représentés partout dans Chinatown. Et la nourriture malaysienne est aussi facile à trouver urbi et orbi.
Et cette ville où tout est dispendieux, propre, neuf, taxé, luxuriant, et où il fait chaud à l’année, où les palmiers sont alignés à une distance calculée et parfaite sur les trottoirs des grands boulevards, et où le jardin botanique, gratuit puisque payé à même les taxes des citoyens, offre des vues incroyables d’une variété d’arbres et d’herbes exotiques, et même des fleurs inventées de toutes pièces par des scientifiques, tombe un peu à plat.
Ce n’est pas qu’il y manque d’excitation pour les sens : malgré leur prix exorbitant, la bière et l’alcool y sont disponibles. (À plus de 75 dollars le 26 onces de vodka, cependant.)
Pour ceux qui ont un penchant pour le vice et l’immoralité, et malgré le fait qu’importer de la drogue entraîne la peine de mort, la prostitution est légale et plusieurs bordels pullulent à Singapour.
Et pour ceux qui préfèrent sortir leurs plus beaux habits et exhiber leurs avoirs de manière ostentatoire, les clubs les plus dispendieux et les endroits réservés aux VIP de toutes sortes sont omniprésents dans cette ville où l’économie domine.
Mais Singapour ne semble pas avoir d’âme. Tout a été détruit, soit par la guerre, soit par les efforts d’urbanisme de cette ville indépendante. Tout est propre, tout est neuf, la température est toujours trop chaude, tout est climatisé à l’extrême, les chantiers de construction sont partout, et la majorité des gens qui y habitent n’y ont pas racine : soit en Chine, soit en Inde, soit en Malaisie.
Au final, on se retrouve avec un endroit qui offre tout à ceux qui ont déjà tout. Les autres, backpackers ou travailleurs de la construction étrangers, mangent les miettes.
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